Histoire

« Au nord-ouest, la paroisse de Fort Royal avait pour limite la rivière de Case-Navire où elle confinait à Case-Pilote. », peut-on lire[1]

En effet, en 1684, d'accord avec les supérieurs des différents Ordres, le lieutenant général Blénac et l'intendant Bégon donnèrent aux seize paroisses alors existantes à la Martinique les limites suivantes :

« La cure du Fort Royal - Elle est bornée du côté du Cul de sac à vache par le quartier du Trou au chat, ledit quartier non compris et du côté de la Case-Pilote par la ravine de la Case des navires. Elle sera desservie par un Capucin. »[2]

Le site était occupé depuis la période amérindienne.

«  La Case Navire est connue de vieille date. Avant la colonisation de la Martinique, les marins qui naviguaient aux Antilles savaient qu'on trouvait en ce lieu un excellent mouillage, de l'eau en abondance et de bonne qualité1 ; c'était l'endroit rêvé pour faire escale, c'est pour cela qu'ils le baptisèrent du nom de Case des Navires. »[3]

Au début de la colonisation, le site accueille un ouvrage défensif, notamment des batteries, la Batterie Sainte Catherine, derrière la gendarmerie actuelle.

En témoigne ce qu’en dit Sidney Daney :

« La côte de la Case Navire était défendue par des batteries. »

« Celle de la Case-Navire se composait de 4 canons…»[4]

Au lieu dit de Case-Navire, le quartier avait un lieu de culte dont l’origine remonte probablement au XVIIIème siècle et plus exactement à 1760 à l’embouchure de la rivière Case-Navire avant la construction, en 1848, d’une chapelle, qui eut un desservant en la personne de l’abbé Morel.

En 1853, elle fut érigée en paroisse par Mgr Le Herpeur sous le vocable de Notre-Dame de Case-Navire et placée sous le patronage de la Nativité de la Vierge. La première procession du Saint Sacrement eut lieu en 1855, menée par le Père Fourcade, avec un certain éclat et un grand retentissement.

La chapelle se révélant trop petite pour l’accueil des fidèles, deux ailes latérales y furent adjointes.

« Son territoire fut détaché soit de Fort-de-France soit de Case-Pilote. Case Navire était tout d'abord séparé de Case-Pilote par la crête du morne qui se trouve entre Fonds La Haye et l'anse Madame »[5], actuellement Fond Bellemare.

Fonds La Haye étant plus rapproché de Case-Navire que de Case-Pilote, il arriva plus d'une fois aux habitants de ce quartier de recourir, dans des cas pressants, au curé de Case-Navire pour la visite des malades. »[6]

En mars 1888, le quartier devint une commune indépendante et prit le nom de l’abolitionniste Victor Schœlcher. C’est en cette même année que l’église a été reconstruite en sens inverse et a été dédiée à Notre-Dame de la Nativité.

La ville devint plus importante après 1902, car elle accueillit les sinistrés de l’éruption de la Montagne Pelée, notamment à Fond Lahaye. Etant donné le nombre important de quartiers et l’augmentation du nombre d’habitants (plus de 20 103 (2012), la paroisse a plusieurs lieux de culte :

L’église du bourg

L’église du bourg, dédiée à Notre-Dame de la Nativité, a été rénovée à partir de 1986, le Père Valard étant le curé de la paroisse. Cette rénovation était due notamment aux infiltrations d’eau en temps de pluie et à d’autres dégradations du bâtiment. Pendant les travaux, la municipalité a mis à la disposition de la paroisse un chapiteau implanté sur la place du bourg, face à la mer. Ce chapiteau servant de lieu de culte a été aménagé pour accueillir les fidèles lors des messes.

La nouvelle église a été inaugurée le 18 décembre 1988. Sous la houlette de l’architecte Roland Adréa, elle a été agrandie et comporte désormais une tribune pouvant accueillir un grand nombre de fidèles. Sa décoration très moderne se caractérise par une utilisation importante de matières naturelles telles que le bois, la briquette, la terre cuite et le verre. La lumière naturelle est maîtrisée au travers d'un unique vitrail situé derrière le maître-autel. Le fond du chœur est réalisé entièrement à l'aide de produits de la terre, terre cuite et sable provenant des plages de la Martinique, œuvre du plasticien Victor Anicet, symbolisant la manifestation de l’Esprit Saint.

Par la suite, une paroissienne a demandé au plasticien Hector Charpentier de réaliser une statue de Notre-Dame de la Nativité qu’elle a offerte à la paroisse. Elle se trouve à l’église du bourg.

Le Père Aubrée, curé de 2005 à 2010, a fait remplacer une partie du mobilier de l’église du bourg, notamment les chaises du chœur et de part et d’autre de celui-ci, réalisées par un artisan local. Il en a profité pour rénover tout le mobilier du Centre Paroissial, de même que celui de la salle paroissiale du bourg, celle de Terreville et de la chapelle de Fond Lahaye.

L’église de la Résurrection de Terreville

L’église de la Résurrection de Terreville, dont la dédicace a eu lieu le 28 octobre 2007, sous la présidence de Mgr Michel Méranville, le Père  Aubrée étant le curé de la paroisse.

Ce projet de construction d’une chapelle avait été initié par le P. Gabriel Valard. Il était motivé par l’exigüité de l’église du bourg et l’augmentation croissante de la population du quartier Terreville et ses environs. La nécessité d’un nouveau lieu de culte se faisait sentir pour accueillir les catholiques qui habitent ces zones.

Le projet avait reçu l’aval de l’archevêché. La municipalité de Schœlcher a fait don d’un terrain que des paroissiens se sont chargés de déboiser.

Pour mener à bien les travaux, le comité « Construisons la chapelle de Terreville », composé de laïcs et de spécialistes de l’urbanisme et du bâtiment, avait été constitué. Il a été la cheville ouvrière de cette construction. A son initiative, des fonds ont été récoltés grâce à l’organisation de déjeuners en musique et de mini-marchés, qui ont mobilisé de nombreux fidèles de la paroisse et qui ont connu un vif succès. Le Groupe St Paul, composé d’hommes, a apporté un appui matériel et physique non négligeable à la réalisation de cette église. Plusieurs de ses membres, ayant des aptitudes pour les travaux du bâtiment, ont en effet donné de leur temps et de leur personne pour contribuer à l’avancée de l’ouvrage.

Les sommes les plus importantes qui ont été recueillies ont été celles des offrandes des fidèles le premier dimanche de chaque mois pendant plusieurs années. Et cela bien avant le début effectif des travaux.

Mais des fidèles d’autres paroisses ont aussi apporté leur soutien financier sous forme de dons.

La municipalité de Schœlcher a également mis à la disposition de l’entrepreneur des électriciens et une équipe d’ouvriers pour la pose des parpaings de l’étage. Elle a aussi réalisé la voie d’accès à l’église.

Il faut préciser que l’archevêché a apporté, lui aussi, un soutien financier à la réalisation de ce projet.

Le Père Valard a supervisé les travaux, qui avaient commencé en 2002 et c’est le P. Aubrée qui a réceptionné l’église et ses annexes.

La chapelle de Fond-Lahaye

En 1979, une paroissienne du quartier, Mme MAGIT Pauline, surnommée « Man Roger », a fait don d’un terrain à la paroisse. Sous la cure du P. Georges Zaïre, des travaux de construction d’une chapelle sont alors réalisés. Ils aboutiront à l’inauguration de la chapelle, le lundi 20 avril 1981 (lundi de Pâques).

A cause de la dégradation du bâtiment et des infiltrations d’eau, des travaux de réfection ont eu lieu en 2013 (curé : P. Gilles Bolle et vicaire : P. Gilles Aïzo), entrepris par la municipalité : peinture, étanchéité de la toiture. L’électricité est également remise aux normes. D’autres travaux seront encore réalisés : réfection des dépendances et du préau (2014), installation d’une clôture (2015).

Autres lieux

-Au quartier Ravine Touza, une chapelle a été construite en 1888, sur un terrain offert à la paroisse par une habitante du quartier.

En 1988, le centenaire de la création de cette chapelle a été fêté en grande pompe.

La messe était célébrée dans cette chapelle le mardi matin.

Mais le cyclone Dean, en 2007, y a causé de gros dégâts, qui n’ont pas pu être réparés par la paroisse, ce qui a entraîné la désaffection de cette chapelle. Par la suite, ce qu’il restait du bâtiment a été complètement rasé.

-Au quartier Démarche, le Père Valard  a célébré la messe, pendant une certaine période, le 3e dimanche du mois, chez une paroissienne, Mme Bols.

Monastère bénédictin Notre-Dame du Mont-des-Oliviers

Sur le territoire de la paroisse, se trouve aussi le Monastère bénédictin Notre-Dame du Mont-des-Oliviers.

Il a été fondé en 1947 à Saint-Pierre par un moine de l'abbaye de Saint Benoît du Lac (Canada). Affiliés à l'abbaye Saint-Pierre de Solesmes, les moines suivent la règle de Saint-Benoît.

En 1960, la chaleur accablante de Saint-Pierre conduit la communauté des moines du Mont Pelé à chercher un autre site. Le nouveau monastère est construit sur la colline de Terreville, entre 1962 et 1965, dans un parc de sept hectares. Dès le mois de mai 1963, la communauté s'y installe.

Le changement de panorama induisait une modification de nom : il devient le monastère de Notre-Dame du Mont-des-Oliviers en souvenir des sinistrés de Saint-Pierre et en hommage au lieu de l'agonie du Christ.

Unique dans les Petites Antilles, ce monastère accueille actuellement une dizaine de moines pour la plus grande partie d'origine antillaise. Hormis la chapelle et les bâtiments d'habitation, le monastère comprend une hôtellerie, le Foyer Saint Benoît, espace de retraites spirituelles pour les fidèles, un rucher, une miellerie et une librairie-magasin.

En signe de fidélité à Saint-Pierre, la pierre angulaire ainsi que les autres pierres utilisées dans la construction de la chapelle ont été tirées des ruines de la ville sinistrée. Terminée en 1968, elle est consacrée en 1972 à l'occasion du 25e anniversaire de l'implantation de la Congrégation à la Martinique.

(A noter que la Martinique possède aussi un monastère de bénédictines, fondé par l'Abbaye Sainte Cécile de Solesmes. C'est le monastère Sainte Marie des Anges qui se situe au Carbet).

Références

[1]Abbé J. RENNARD, Origine des paroisses et quartiers de la Martinique, Fort de France, Imprimerie Antillaise.

[2] Ibid.

[3] Ibid.

[4] Sidney DANEY DE MARCILLAC, Histoire de la Martinique, de la colonisation jusqu’à 1815 – 1846.

[5] Abbé J. RENNARD, Ibid.

[6] Ibid.